La Tétralogie, du grec tétra (quatre) et logos (discours), est une représentation de trois tragédies suivies d'un drame satyrique, chez les anciens Grec.
Organisation[]
.Dans la Grèce antique les représentations théâtrales ont une place importante, c'est un élément fondamental du culte et de la religion.
Ces représentations ont lieu durant de grandes fêtes à la gloire des Dieux (10 jours par an), notamment la fête à la gloire de Dionysos (dieu du printemps et du vin) qui regroupe deux festivals de quatre à cinq jours chacun:
-->Les Grandes Dionysies qui ont lieu fin mars
-->Les Lénéennes (fête des pressoirs) qui ont lieu fin décembre
Effectivement le culte de Dionysos était pratiqué en hiver puisque la "belle saison" était consacrée à l'agriculture, aux voyages pour le commerce ainsi qu'aux guerres.
Lors des Grandes Dionysies, les festivités consacrées au théâtre occupaient quatre jours sur six:
-->Premier jour de la fête, avait lieu le proagon, où les auteurs venaient exposer au public le sujet de leur trilogie
-->Les trois derniers jours, on jouait les quatre pièces de chacun des trois candidats (un jour pour chaque auteur)
Lors de ce concours trois concurrents, sélectionnés au préalable, s'affrontaient par l'intermédiaire de leurs pièces: trois tragédies se faisaient suite, d'un même sujet, d'un même cycle mythologique, puis suivait un drame satyrique, soit une pièce à tendance comique en dérision de ce que l'on venait de voir. Trois des grands noms de ces concurrents que l'on retient sont ceux d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide mais ne représentent qu'un petit nombre de ceux qui s'illustrent dans ces concours.
L'archonte (magistrats élus pour un an ) choisissait les candidats retenus et leur attribuait un chorège, ce qui désignait un citoyen chargé de financer personnellement tous les frais de la représentation, ce chorège faisait,de plus, éduquer un choeur d'éphèbes (les choreutes) pour représenter la tétralogie d'un auteur, à ses frais. Cette charge coûteuse valaient au chorège de grands honneurs durant un an. Les acteurs étaient, quant à eux, payés par la cité.
L'entretien du théâtre était couvert par le prix des places, mais les citoyens indigents pouvaient entrer gratuitement, en effet le théâtre était un divertissement mais aussi un enseignement pour tous citoyens.
Le jury était constitué de dix citoyens tirés au sort, mais seul la moitié des votes étaient pris en compte (pour limiter ainsi les corruptions).
A la fin du concours l'auteur victorieux gagnait une simple couronne de lierre (la plante de Dionysos), le chorège vainqueur recevait quant à lui un trépied, mais à partir de la fin du cinquième siècle, pour valoriser leur victoire, les trépieds étaient placés sur une colonne élevée dans un endroit fréquenté. Il faut noter que l'on concourait surtout pour la gloire et les récompenses étaient symboliques.
Puis, après les festivités, le public revenait au théâtre pour juger l'archonte qui avait organisé le concours: il avait droit à un éloge ou bien un blâme.
Fin de la tétralogie:
Après Eschyle, la pratique de la tétralogie tomba peu à peu en désuétude, dans l'oubli.
Les romains n'imitèrent jamais les tétralogies des Grecs, certainement par la difficulté de l'exécution
Tétralogies :
- Eschyle : Phinée , Les Perses , Glaucus de Potnies (tragédies) , et enfin Prométhée (drame satyrique)
- Euripide: Hécube, Hélène, Oreste (tragédies) et enfin Le Cyclope (drame satyrique)
- Euripide: Alexandre, Palamède, Les Troyennes (tragédies) et enfin Sisyphe (drame satyrique)
- Xénoclès: Oedipe, Lycaon, Bacchantes (tragédies) et enfin Athamas (drame satyrique)
Source[]
Hécube d'Euripide, les belles lettres, Hatier.