Sa localisation:
_Tout d'abord le temple d'Apollon se situe en Italie, plus précisément à Pompéi au sud de Naples.
Son mythe:
_ses nombreuses aventures, parmi lesquelles reviennent souvent l'histoire de Daphné, la lutte contre Marsyas, la mort du serpent Python, s'étalent au milieu des panneaux aux vives couleurs. Apollon était donc, à Pompéi, en possession d'un des plus beaux temples de la ville, adoré publiquement et aussi accueilli dans les maisons privées avec une très grande faveur. Il symbolisait en effet, pour les Pompéiens épris d'art, de brillantes couleurs, de belle nature, l'éclatante lumière, l'harmonie des sons, des couleurs et des formes, la grâce et la beauté.
Sa reconstitution:
_Dès l'entrée qui ouvre sur la rue de la Marine, le grand mur en belles pierres de tuf recouvertes de stuc, les montants de la haute porte à quatre battants, large de trois mètres, dénotent un édifice appartenant à la belle époque de l'art Samnite.
Cette porte franchie, on se trouve dans une vaste aéra entourée d'un portique qui avait deux étages. Les colonnes, cannelées, sont en tuf recouvert de stuc, avec chapiteaux ioniques et triglyphes. Le portique est surélevé de deux marches, dont la supérieure, moins haute, est constamment interrompue par les bases des colonnes. Dans la partie inférieure des colonnes les cannelures restent pleines jusqu'au tiers, précaution souvent prise à Pompéi parce que, dans la partie basse. Tout autour de l'area, sur le bord de la toiture, les antéfixes alternaient avec des gueules de lion par lesquelles les eaux pluviales se déversaient dans un caniveau courant au pied des colonnes.
Des statues contribuaient à l'ornement de cette cour monumentale: à droite, l'Hermaphrodite, Apollon tirant de l'are, Mercure drapé, la partie inférieure du corps emprisonnée dans une gaine en forme d'Hermès ; à gauche, Vénus, Diane faisant vis-à-vis à son frère et, comme lui, tirant de Tare; en face de celle de Mercure, la statue de Maia. Les villes italiques unissaient souvent dans un même culte Mercure et sa mère Maia ; à Pompéi on a trouvé plusieurs inscriptions mentionnant des ministres de Mercure et de Maia auxquels est associée quelquefois la divinité d'Auguste. Devant les statues de Vénus et de Diane se dressent des autels.
Son histoire:
_Ce temple, d'époque préromaine, fut très éprouvé par le tremblement de terre de l'an 63 et le portique de son area fort maltraité.
Un petit paysage figure une villa sur une ile rocheuse baignée par les flots ; le feuillage encadre les toitures ; une barque aborde, une autre vogue au large. Ailleurs, des nains, négrillons grotesques, se livrent à des jeux ou fuient effarés devant un crocodile. On ne voit plus que des traces de ces peintures effacées ou transportées au musée de Naples.
Des maisons étaient situées à l'ouest du temple et qui avaient vue sur l'intérieur du portique. En partageant entre les intéressés une indemnité de trois mille sesterces, le duumvir M. Holconius Rufus acheta le droit de construire devant ces fenêtres un mur montant jusqu'à la hauteur du toit. Nous avons vu que, du coté du Forum, le mur, par une légère inclinaison, corrige l'orientation du portique.
La cella, entourée d'un portique de trente colonnes corinthiennes, six sur les petits côtés, s'élève sur le podium. Son mur qui, dans l'état actuel, ne dépasse pas deux mètres, est, à l'extérieur, recouvert de plaques de stuc en relief encadrées dans des oves et des filets, grandes sur la partie basse du mur, plus petites à la partie supérieure.
D'épais pilastres cannelés, en stuc, dissimulent les angles. Devant et autour de la cella, entre son mur et les colonnes, une fine mosaïque blanche recouvre le sol.
A l'intérieur de la cella, dans laquelle on entre par une large porte à quatre battants, le mur est également recouvert de stuc en relief imitant les plaques de marbré; c'est le mode de décoration le plus ancien, celui que l'on appelle "le premier style" ; aussi, là où le stuc a disparu, on voit que le mur est construit en pierre du Sarno. Sur le sol, une incrustation simule des cubes en marbré blanc, gris et vert, posés sur un de leurs angles et donne l'illusion d'un relief qu'on hésite à fouler aux pieds. Les Pompéiens aimaient ce genre de dallage qui se rencontre plusieurs fois. Dans la cella on voit encore l'omphalos, et, au fond, la base sur laquelle reposait la statue d'Apollon aujourd'hui disparue.
Le tremblement de terre n'a pas plus épargné le temple que le portique. Toutes les colonnes ont été renversées, les marches de l'escalier disjointes, le sol plus ou moins bouleversé.